PHOTOS JOURNAL STATION MONT-ROYAL ET COURTOISIE
Laurence Hervieux a compris qu’une grande partie de son bonheur réside dans la création. Et elle s’en donne à coeur joie!
Laurence Hervieux est trésorière et membre d’Arttram, mais également cuisinière à la Popote roulante, ainsi que donneuse de temps au Centre de bénévolat de Ville Mont-Royal. L’artiste-peintre, Monteroise depuis quatre ans, exposait pour une troisième fois sur le mur d’art de la Bibliothèque Reginald-J.-P.-Dawson à l’automne dernier. Sa série de 14 toiles, intitulée Société, est née d’une inspiration de l’actualité (les feux en Amazonie, Greta Thunberg, la montée des eaux). Mais surtout, de son amour pour les couleurs.
Dans son atelier, règne de toute évidence un univers pictural abstrait, très coloré. Du bleu, du rouge, du jaune: Laurence ne jure que par les couleurs primaires en ce moment. Et dit en mélanger de très grandes quantités pour ses peintures à l’acrylique, qu’elle travaille à la spatule.
Notre hôte a quelque chose d’éthéré chez elle. C’est beau. Comme un mélange de candeur d’enfant et de femme quinquagénaire épanouie artistiquement. Mais elle l’avoue d’emblée: « j’ai mis des années et des années avant d’arriver à ça. En fait, cela ne fait même pas dix ans que je me laisse vraiment aller sur un chevalet avec la couleur ».
« Le bonheur est dans la création »
C’est ce qui est écrit en grosses lettres sur la page d’accueil de son site web. « Oui, c’est mon dicton. La création, ça me rend heureuse. Surtout lorsque je peux voir ce que j’ai fait le lendemain. Un plat cuisiné, ça ne dure pas ! »
Il faut savoir qu’il y a quelques années, « une séparation amoureuse a fait en sorte que je me suis permise d’être un peu plus moi-même. Et d’enfin dire: je peins ce que j’ai envie », explique sans détour la franco-québécoise.
Née à Paris, mais d’origine normande, Laurence Hervieux est arrivée au pays en 1991 avec ses deux enfants en bas âge alors qu’elle suivait son mari pour le travail. Vers 2011, alors qu’elle gagnait sa vie comme architecte de système informatique, elle suivait également des ateliers de créations personnelles avec l’artiste en arts visuels Noëlla Dionne, à Québec. « C’est une personne incroyable, qui a mis des mots sur la démarche que j’avais à ce moment-là. Soit celle d’aller chercher mon souffle intérieur pour créer. Ces trois ans avec elle m’a vraiment lancée », indique-t-elle avec une force tranquille.
Son ancienne professeure d’art, Noëlla Dionne, se souvient quant à elle, que son élève était une personne déterminée. Elle osait beaucoup. « Je sentais qu’elle avait le plaisir de dépasser ses limites, et d’expérimenter de nouvelles choses, ce qui est une très grande force chez un créateur », précise-t-elle au téléphone.
Une signature spéciale
Comme quoi la pomme ne tombe jamais loin de l’arbre, le grand-père de Laurence faisait aussi de la peinture. « Il s’y est mis assez tard, qu’à la retraite », explique-t-elle devant un de ses tableaux accroché au mur du salon. « Il y avait une certaine recherche cubiste, mais oui, tout comme moi, c’était très coloré », commente celle qui signe toujours ses tableaux avec un des pinceaux de l’ancêtre.
Laurence Hervieux nous a laissé savoir après l’entrevue, qu’à son retour de voyage cet automne, elle allait une fois de plus se laisser dicter par la couleur. Mais cette fois-ci, elle pense bien « délaisser le bleu pour travailler plus les blancs », a-t-elle écrit par courriel, alors qu’elle venait de visiter les carrières de marbre de Carrare.
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