La toponymie fait aujourd’hui partie intégrante du paysage urbain. Elle nous renseigne tout particulièrement sur les étapes qui ont marqué le développement d’une municipalité. À chaque numéro du journal Station Mont-Royal, avec l’aimable collaboration de la Ville de Mont-Royal, nous retraçons l’histoire d’une rue de la ville.

Chemin de la Côte‐de‐Liesse
Cet odonyme fait référence à l’ancienne côte Notre-Dame-de-Liesse qui tire elle-même son origine d’un lieu de pèlerinage en France, dédié à Notre-Dame. La petite ville de Liesse, située dans le département du Nord, est devenue célèbre en raison du pèlerinage qu’on y effectue depuis 1134. Des Croisés revenant de la Terre sainte ramenèrent avec eux une statue en bois de la Vierge et une légende s’y rapportant. Celle-ci fut déposée dans une chapelle dénommée Notre-Dame-de-la-Joie ou Laetitia en latin, d’où le nom de Liesse. Après avoir subi quelques modifications, ce lieu de culte fut remplacé par une basilique, construite en 1384 et agrandie en 1480 et dont la silhouette domine encore aujourd’hui la ville. Elle figure parmi les lieux saints importants de France, où les rois se faisaient un devoir de venir y effectuer un pèlerinage. Lors de la tourmente entourant la Révolution française, la statue de la Vierge noire disparut et l’église fut fermée temporairement. Puis à partir de 1802, on recommença à s’y rendre en pèlerinage mais la petite statue rapportée par les Croisés n’y réapparut pourtant plus jamais et on a dû alors la remplacer par une nouvelle. Fabriquée en 1857, celle-ci est aujourd’hui vénérée par les pèlerins.
De nombreuses entreprises commerciales et industrielles se sont implantées sur le chemin de la Côte-de-Liesse, notamment le centre commercial Rockland — un des principaux employeurs de la municipalité. On peut également y apercevoir une vieille demeure construite en pierre, magnifique témoin de l’époque où le territoire de Mont-Royal était encore parsemé de fermes. Une partie du chemin de la Côte-de-Liesse est formée de l’ancien chemin de la Côte-Saint-Laurent, dont l’ouverture remonte au XVIIIe siècle.
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