On ne saurait mieux dire. Tout comme la ville de Rome, la Paroisse Saint-Joseph de Mont-Royal ne s'est pas faite en un jour. Trois quart de siècle nous sépare du jour 1, sans compter ce qu'il a fallu déployer pour y arriver. Le comité organisateur des fêtes du 75e tient à souligner l'exploit et en faire plusieurs événements religieux et culturels en soulignant la contribution du fondateur, des curés successifs et des paroissiens qui ont présidé aux destinées de la communauté catholique francophone à Ville Mont-Royal.
Encore aujourd'hui, l'église Saint-Joseph est la seule église catholique de langue française à Mont-Royal. |
Le triptyque sur la façade de sera illuminé jusqu'à la mi-octobre. Une œuvre du Studio Poggi, personnifiant la Vierge Marie, le Christ et saint Joseph un lys à la main. PHOTOS COURTOISIE |
601 âmes catholiques au début
Selon Érik Pinon, du Service des archives de la ville, il y avait à Ville Mont-Royal en 1944, 601 sujets de langue française 1, en grande majorité catholiques, sur une population de 6 915 résidants. Un nombre très suffisant pour avoir l'oreille attentive de l'archevêché de l'époque « qui exigeait la présence d'un minimum de 60 familles catholiques pour créer une nouvelle entité paroissiale » selon M. Marc Rivest, l'actuel curé de la paroisse. La même année, la paroisse emprunte le prénom de son chef spirituel et archevêque de Montréal, Mgr Joseph Charbonneau, et reçoit la dénomination canonique de Saint-Joseph de Mont-Royal. Mais il faudra attendre 1952 pour que l'imposante église soit complétée, dans un style épuré et plutôt moderne pour l'époque, une œuvre de l'architecte Charles Grenier. L'église est bénie le 15 juin de la même année par l'évêque auxiliaire de Montréal Mgr Chaumont et confiée au Père de Sainte-Croix, M. Godefroy Clément. Il faut dire que ce dernier, également curé de la paroisse Saint-Laurent, avait assuré, entre 1944 et 1952, les différents services religieux pour les paroissiens de Mont-Royal dans l'école catholique Saint-Joseph, devenue l'école Saint-Clément. Encore aujourd'hui, c'est la seule église catholique de langue française à Mont-Royal.
Mission accomplie
Depuis, une quinzaine de curés, dont certains participeront aux fêtes du 75e, y ont pris tour à tour charge de paroisse et d'âmes : des Pères de Sainte-Croix jusqu'en 1978, puis du clergé diocésain jusqu'à aujourd'hui. Dans la vague de popularité des Unités pastorales, on se rappellera que la paroisse fut jumelée à celles de Notre-Dame-des-Neiges et de Pascal-Baylon entre 2010 et 2014 pour se partager la disponibilité du curé pour les services religieux. Jugeant inapproprié de priver la paroisse de Mont-Royal d'un développement qu'il jugeait nécessaire, c'est Mgr Christian Lépine, archevêque de Montréal de 2012 jusqu'à aujourd'hui, qui prend la décision de nommer un curé exclusif à la paroisse, M. Marc Rivest, en poste depuis bientôt cinq ans. La ferveur religieuse et communautaire ayant tiédi au cours des trois dernières années, le nouveau curé a pour mandat de redonner une âme à la paroisse et de faire revivre le sentiment communautaire. On peut dire aujourd'hui que c'est mission accomplie.
La paroisse aujourd'hui
«Je crois que les paroissiens se sont rendu compte en 2014 de la chance qu'ils avaient d'avoir leur propre curé », estime le curé Rivest. « Ils réalisent qu'on est là pour eux et qu'on les aime ». Devant la baisse de fidélisation depuis la fin des années '60, M. le curé ne baisse pas les bras. « Il y a un regain de ferveur avec de nouvelles forces vives issues de communautés ethniques, notamment libanaises et syriennes », explique M. le curé. « Nous avons aussi plus de jeunes, des familles et des enfants, et des marguillers efficaces » ajoute-t-il. M. le curé est fier de ses ouailles. « L'esprit communautaire et la fraternité humaine sont développés dans cette paroisse où les gens se sentent privilégiés et sont prêts à donner aux moins nantis. » Plus de monde à la messe, mais aussi plus de revenus des quêtes et des dîmes, essentiels pour le roulement quotidien de la paroisse.
Des fêtes rassembleuses
Une messe inaugurale a été célébrée le 17 mars en l'honneur de saint Joseph, patron de la paroisse, dont la fête a lieu deux jours plus tard. À partir de ce jour, le triptyque en vitrail sur la façade supérieure de l'église restera illuminé tous les soirs jusqu'à la mi-octobre, offrant à l'admiration de tous la magnifique œuvre du studio Poggi. Le dimanche 2 juin, après la messe de 11h, les paroissiens – et ceux qui veulent bien y participer – sont conviés à un repas champêtre, sur la terrasse avant de l'église. « Ce sera un grand pique-nique familial », nous promet le curé Rivest, « préparé par les paroissiens eux-mêmes ». On peut donc s'attendre à ce que le taboulé, les kebbés et la salade fattouch fassent équipe avec les grands classiques des fêtes champêtres que sont les salades de chou et de pommes de terre, les cupcakes et le gâteau Reine-Élizabeth. Le 22 septembre, Mgr Christian Lépine, jadis curé de la paroisse dans les années 1990, viendra célébrer la messe de 11h et du même coup, les 40 ans d'ordination du curé Marc Rivest. Mgr Lépine sera de retour chez nous le 20 octobre pour présider avec le curé Rivest à la messe de clôture des fêtes. Des événements, religieux et communautaires, qui s'annoncent rassembleurs pour les paroissiens et artisans actuels de la paroisse mais aussi, au-delà des croyances religieuses, pour les autres résidants de Ville Mont-Royal.
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