La conseillère municipale Maryam Kamali Nezhad représentant le district 2 à Ville Mont-Royal, élue en novembre 2021 sous la bannière de l’Équipe Peter Malouf, a annoncé par voie de communiqué au début du mois de juin qu’elle siégera désormais à titre d’indépendante. Cette ingénieure hydraulicienne depuis plus de 25 ans, âgée de 49 ans, nous explique les raisons pour lesquelles elle a décidé de se dissocier du parti du maire.
PHOTO VAHID ABBASI Station Mont-Royal : Pourquoi avez-vous décidé de devenir indépendante à ce moment-ci; y a-t-il eu un évènement déclencheur récent?
Maryam Kamali Nezhad : Les orientations de l’Équipe Peter Malouf ont évolué pendant la campagne électorale, et encore plus rapidement depuis les élections, au point que je ne me reconnaissais plus dans l’entité. Le malaise était déjà présent pendant la campagne électorale. Devant mes doutes et interrogations partagés avec certains membres de « Mouvement Mont-Royal » qui est à l’origine de L’Équipe Peter Malouf, des personnes d’influence m’ont poussée à rester au sein de l’équipe afin de ne pas l’affaiblir.
Depuis le mois de novembre dernier, les dossiers sur lesquels je me suis opposée se sont accumulés, et mon désaccord sur des sujets d’importance fait que je ressens la nécessité de pouvoir m’exprimer dans le meilleur intérêt des citoyens. Les citoyens doivent être partie prenante des décisions cruciales pour leur avenir collectif. Il ne faut pas attendre à la dernière minute et être placés devant des ultimatums ou des décisions irréversibles prises derrière des portes closes.
Le Centre sportif et communautaire, les démolitions et l’école primaire francophone sont des dossiers chauds sur lesquels la population doit se prononcer. C’est ça qui me tient à cœur et dont je veux parler avec eux. Il m’est difficile d’accepter que les citoyens soient exclus des décisions si importantes pour eux.
Le développement urbain et le plan d’urbanisme prochain me tiennent à cœur et je voudrais y participer. Le maire tend à m’exclure des dossiers importants et, pour moi, ce n’est pas acceptable. Mon choix d’être indépendante est motivé par une urgence d’agir maintenant et d’engager le dialogue avec les résidants pour un débat réel sur les grands enjeux.
Station Mont-Royal : Dans votre communiqué, vous avez dit « [...] je ne partage pas les avis et les positions sur plusieurs enjeux avec l’Équipe Peter Malouf ». Pouvez-vous nous donner des exemples concrets?
Maryam Kamali Nezhad : Pour être exacte, je me suis opposée plusieurs fois au Conseil lors du vote de résolutions avec lesquelles je n’étais pas d’accord : le renvoi précipité du chargé de projet du centre sportif, l’arrêt de la publication des avis publics dans le journal La Poste (qui avait un contrat d’exclusivité), l’annulation de la limite de temps pour siéger sur le CCU pour un membre architecte. Il y a eu d’autres instances : la démolition du 159, Balfour, et autres dossiers.
En ma qualité d’ingénieure professionnelle, j’assume de grandes responsabilités et j’ai appris par mon métier qu’on ne peut pas compter sur l’avis des autres pour fonder des décisions d’importance. La responsabilité personnelle qui vient avec la prise de décision est un principe universel et essentiel dans l’univers professionnel. Faire son devoir de « due diligence » est incontournable pour moi, selon ma formation et mes convictions. Sur chaque dossier à l’étude au Conseil, je m’efforce de m’informer au mieux et de prendre une décision éclairée. Je regrette que trop de décisions soient prises hâtivement sans réel approfondissement des tenants et aboutissants de la question.
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