Argent et pingrerie, meurtres et secrets, le nouveau roman La chambre verte de Martine Dejardins, qui est née à Mont-Royal dans la rue où elle vit encore aujourd’hui, a ceci de particulier que l’intrigue se déroule entièrement à Ville Mont-Royal. Ponctué de références à la ville, le roman relate la saga de la famille Delorme « où les vieilles filles se soûlent à l’extrait de vanille, les orphelins cherchent à venger leur héritage volé et les maisons assouvissent leurs pulsions meurtrières ».

Voici ce qu’on peut lire en quatrième de couverture : « Toute maison a ses secrets, mais aucune ne les protège plus jalousement que l’auguste demeure de la famile Delorme. Avec ses soixante-sept serrures et sa chambre forte où gisent les restes momifiés d’une femme serrant une brique entre ses dents, cette véritable banque privée a toujours tenu à l’abri des regards indiscrets son lot de biens mal acquis, de vices cachés, de rites cruels et de substances illicites. Jusqu’au jour où elle ouvre sa porte à Penny Sterling, une jeune intrigante dont les ressources n’ont d’égal que la curiosité… »
La chambre verte illlustre avec un humour vif et caustique, la fatalité des fortunes bourgeoises : la première génération amasse le capital, la deuxième le fait fructifier, tandis que la troisième dilapide le patrimoine jusqu’au dernier sou.
Avec la permission de l’éditeur voici quelques passages retenus en lien avec VMR.
« Rares sont ceux qui osent s’aventurer dans le labyrinthe d’impasses, de ronds-points et de croissants qui sillonnent notre banlieue et qui, mieux que la clôture entourant notre prérimètre, protègent nos secrets des intrusions du vulgum pecus. »
« Tout de blanc vêtue, selon le code vestimentaire en vigueur, elle se fraie un chemin à travers le parc Connaught jusqu’au courts. »
« … au plan saugrenu de notre ville, qu’un urbaniste zélé, dans un délire monarchiste, modela sur les lignes entrecroisées formant le drapeau du Royaume-Uni. Pour s’y rendre, il faut d’abord repérer l’un des deux boulevards en diagonale et atteindre le centre sans s’égarer, virer à gauche après le bureau de poste, enjamber le pont franchissant la voie ferrée, passer devant la gare, longer la roseraie, contourner le grand parc… »
« Ils étaient arrivés comme des voleurs dans la nuit. Quarante hommes de la Canadian Northern Railway Company, vêtus de noir, du feutre aux bottes vernies,… »… « Ils étaient venus annoncer la fin du monde rural tel qu’on le connaissait. »… « Par une coincidence providentielle, ont-il expliqué, la Canadian Northern projetait justement de faire passer une ligne de chemin de fer dans les environs. »… « Ce n’était pas une simple ligne de chemin de fer qui allait bientôt être aménagée ici, mais une ville toute entière, baptisée du nom de Model City, conçue et dessinée par Frederick Gage Todd, architecte et paysagiste de renom… »
Martine Desjardins
Les éditions Alto
256 pages, 24,95$
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